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Valérie Bidégaré

ÉCRANS DU DÉMON


Mes enfants sont en sevrage d’écran depuis un mois environ. Avoue que tu ne serais sûrement pas capable d’en faire autant, hein, haha?

Les garçons avaient l’habitude de faire de l’écran à quelques reprises dans la semaine soit pour le plaisir ou encore parce qu’on achetait la paix lorsqu’on sortait en famille au restaurant, par exemple (oui, je suis une maman ignoble comme cela). Ils regardaient des vidéos pour enfant sur YouTube à l’aide du iPad ou encore ils jouaient à des jeux vidéo sur la Nintendo Switch ou la Nintendo DS.

À chaque fois qu’ils étaient hypnotisés par leurs écrans, je voyais mes enfants se métamorphoser littéralement sous yeux.

Leur regard devenait machiavélique, leurs yeux étaient pratiquement injectés de sang et ils avaient un rire démoniaque. Je caricature à peine.

Ils étaient rapidement agités, énervés et énervants. Ils ne tenaient plus en place. Ils se levaient le matin et réclamaient déjà leurs écrans. Mon bébé s’est même réveillé la nuit en pleurant pour que je lui donne le IPAD. En manque de leur dose.


Et dès que je leur demandais de ranger les écrans, ils se transformaient en enfants du démon; crise de bacon, hurlement, pleurs, insultes. L’un deux à même déjà lancé le iPad dans un élan de frustration. Je pensais mourir.

Ce n’est pas compliqué, je ne les reconnaissais plus. Il y a quelque chose qui semblait les posséder. J’en payais le prix pour le reste de la journée. Ils faisaient des crises pour tout et rien, sautaient sur le divan, se chamaillaient et se chicanaient entre eux, criaient, riaient quand je leur dictais une consigne, avaient de la difficulté à tenir en place, n’écoutaient pas et j’en passe.

Puis, j’étais la pire maman du monde parce que je leur enlevais leur précieux.

Ce sont des enfants, vous me direz…oui, mais non. On s’entend qu’à voir leur transformation démoniaque, je n’avais pas trop envie de leur laisser-faire de l’écran. Si j’avais la paix pendant leur moment de jeux, j’étais excédée et épuisée fois mille par la suite. Le choix n’était donc pas difficile.

J’ai fait des tests et j’ai remarqué que lorsqu’ils étaient plusieurs jours sans écran, ils étaient beaucoup plus calmes, réceptifs et coopérants. Mon plus vieux m’a demandé de jouer avec son Chromebook cette semaine. Après sa période de jeu, je lui ai demandé de ranger son ordinateur et ç’a été le drame. Il s’est laissé glisser en bas de sa chaise. On devait faire ses leçons ce soir-là. Ç’a été un échec total. Il ne se concentrait pas, ne faisait que se plaindre, se débarrassait de chaque tâche qu’il réussit habituellement très bien. Alors on a fermé les livres avant la fin des leçons. Il a pleuré et je lui ai expliqué qu’il devrait vivre avec les conséquences parce qu’il avait eu plusieurs avertissements et qu’il me prouvait qu’il ne pouvait faire de l’écran les soirs de semaine.

Test assez concluant. Ça fait que mes enfants sont en sevrage d’écran quasi total depuis un mois et on se porte tellement mieux. Eux, d’abord, et nous ensuite. Les petits démons ont quitté leur corps et m’ont rendu mes enfants que j’aime tant. Progressivement, quand ils seront en mesure de mieux se gérer, ils pourront en faire à l'occasion. De tout façon, moins ils en font, moins ils en demandent. C’est la beauté de la chose. Parce qu’il n’y a pas que le monde virtuel. Le monde qui nous entoure, notre réel univers, a tellement plus à offrir.


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