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Valérie Bidégaré

« Un des plus beaux jours de ma vie »


La pandémie bat toujours son plein. Sous peu, nous célébrerons d’ailleurs son triste premier anniversaire.


Un an à porter le masque et respecter les mesures sanitaires mises en place. Un an, pratiquement, à être privé des gens qui nous sont chers. Un an à connaître tous les recoins de notre maison par cœur parce que les activités en dehors de ses quatre murs se font rares, voire inexistantes.


On aborde beaucoup la question de la santé mentale chez l’adulte, depuis le début de cette fameuse pandémie. Toutefois, on omet d’évoquer la question chez l’enfant.


Samedi soir, lorsque je suis allée border mon garçon de sept ans, il m’a dit qu’il s’ennuyait, qu’il en avait assez de la pandémie, qu’il avait hâte que la vie reprenne son cours normal parce qu’il trouve le temps long, très long.


Il m’a demandé si nous pouvions organiser, le lendemain, une activité avec les cousins. Comme toujours, j’ai répondu qu’on verrait. Que ce n’est pas si simple parce qu’on a des règles à respecter et je me sens toujours tellement mal de lui répondre ça. De le freiner dans sa vie d’enfant et de lui couper ces petits plaisirs simples et normaux de la vie.


Il était tristounet. Ça commence à lui peser lourd. Vraiment lourd. Les enfants aussi sont affectés. Ce matin, il s’est levé dans le même état. Il m’a dit qu’il s’ennuyait. Qu’il ne savait pas quoi faire ! Il faut dire que je commence aussi à manquer d’imagination parce qu’on a beau vouloir se transformer en maman G.O, mais quand ça fait des mois que tu divertis tes enfants du mieux que tu peux dans un contexte où les activités sont limitées, tu finis par être à bout de ressource.


Ma sœur m’a contacté pour me dire qu’elle allait glisser avec sa petite famille à Tewkesbury. Elle m’a demandé si j’avais envie d’y aller. J’étais en train de préparer mes repas de la semaine. Je me suis tournée vers mon chum et je lui ai demandé s’il avait envie de sortir de notre routine ennuyante en lui parlant de l’activité en question.


Je ne l’ai jamais vu planifier une sortie aussi rapidement. On a dîné en vitesse, nous nous sommes préparés et en un rien de temps nous étions en route. Trente minutes plus tard, nous foulions le site sous un soleil radieux et une température vraiment agréable. Masques au visage, on faisait la file pour accéder aux remonte-pentes afin de glisser. Les enfants étaient fébriles, moi aussi. Me retrouver parmi les gens, masqués, me faisait du bien. Quand nous avons dévalé notre première pente, j’avais le sourire aux lèvres, les larmes aux yeux et je criais à pleins poumons. Une vraie gamine.


Et les enfants riaient aux éclats. On a recommencé, encore, encore et encore. Jusqu’à ce que les deux plus jeunes aient un peu froid aux pieds. Nous sommes retournés au véhicule. On a mangé nos collations en se réchauffant un brin puis nous sommes revenus à la maison, épuisés, mais TSE, une bonne fatigue qui fait du bien. Ça n’a pas pris 2 minutes que les enfants ronflaient dans la voiture pendant que papa et moi aurions bien fermé les yeux, aussi.


Nous sommes rentrés à la maison joyeux, heureux, la tête pleine de souvenir, le cœur léger comme si nous avions vécu LA PLUS MEILLEURE JOURNÉE DE NOTRE VIE.


Quoique, en bordant mon plus vieux, ce soir, il m’a dit, le sourire aux lèvres, que c’est l’une des plus belles journées de sa vie. Après Disney, bien sûr. Il dit n’avoir jamais dévalé des glissades aussi rapides et grandes comme ça. J’avais les larmes aux yeux. Je lui ai demandé s’il était content et il m’a répondu : « tellement, maman » avant de me dire qu’il m’aime.


Pour la première fois depuis près d’un an, ce soir, nous allons nous coucher avec ces beaux souvenirs en tête et cesser de broyer du noir. Ça, ça fait du bien à mon cœur de maman.

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