Décidément, 2021 ne s’amorce pas comme nous l’aurions souhaité. Cet après-midi, mon papa a reçu un appel qu’il aurait préféré ne jamais recevoir. Le médecin du CHSLD où est hébergée ma grand-mère depuis plusieurs années l’a contacté pour lui annoncer qu’elle avait été testée positive à la COVID-19.
Mes parents nous ont ensuite appelés, ma sœur et moi, pour nous informer de la situation. Je suis sous le choc. Triste. Démolie. Fâchée. Je passe par toute une gamme d’émotions alors je n’ose pas imaginer comment peut se sentir mon père alors que c’est sa mère qui se retrouve dans cet état.
Comme pour la majorité des résidents en CHSLD, le virus leur a été transmis par une tierce personne qui a été en contact avec eux puisqu’ils ne sortent jamais. Le plus triste, c’est que ma grand-maman fait partie du premier CHSLD où la vaccination a débuté, à la mi-décembre. Elle a reçu le sien. Nous étions si heureux et confiants qu’elle ne chopperait jamais ce satané coronavirus. Or, son immunité est en train de se forger contre ce virus et elle n’est pas encore tout à fait en mesure de se battre adéquatement contre cette merde.
Sa santé est fragile. Ses poumons et son cœur sont si affaiblis. J’ai tellement peur pour ma grand-mère. J’envoie cette demande dans l’univers; qu’elle s’en sorte indemne et que la COVID-19 n’ait pas raison d’elle.
Ça fera bientôt un an que nous le l’avons pas vu. La dernière fois remonte au début du mois de mars 2020, tout juste avant le confinement dû à la COVID-19. Depuis, les visites sont interdites. Nous n’avons pu lui rendre visite, la faire rire, discuter avec elle, déposer un doux baiser sur son front, la divertir. Parce que coincé dans son fauteuil roulant, à même sa chambre, à longueur de journée, le temps est long, très long. Heureusement, il y a eu quelques appels virtuels où mon père a pu lui parler et ce fut les rares moments où elle a enfin souri, selon l’infirmière. Maintenant, les appels virtuels sont impossibles parce que les employés du centre sont débordés.
Elle est confinée à son lit. Personne ne s’approche et elle attend de savoir si son état va s’améliorer ou se détériorer. Écrire ces lignes m’arrache le cœur. C’est d’une tristesse sans nom. C’est ma grand-mère, mais c’est aussi le grand-papa ou la grand-maman d’un voisin, d’un collègue, d’un commis d’épicerie. C’est le triste lot d’un trop grand nombre de résidents de CHSLD qui attendent, dans certains cas, la mort, seuls.
Grand-maman, comme j’aimerais pouvoir aller te visiter. Te rassurer. Te dire que tout ira bien parce que oui, j’ai la ferme conviction que tout peut très bien aller. Tu n’as pas eu la vie facile et tu ne mérites pas que la COVID-19 te rende K.O. Oh que non. Grand-maman, je penserai encore plus fort à toi et je t’enverrai des ondes positives qui se rendront jusqu’à toi. Et toi, fais-moi une promesse, d’accord? Tiens bon, tiens le coup et, du haut de tes 85 ans, sacre une bonne raclée à ce virus. Promis, juré? Et très bientôt, nous irons te voir, les garçons et moi, pour te donner toute cette dose d’amour dont tu as été privée depuis mars dernier. Je t’aime, grand-maman.
Mes yeux sont remplis d'eau à la lecture de votre témoignage. J'espère que votre grand-mère se porte mieux. Plein de bonnes ondes positives!
Courage et espoir !!!