Lors d’une séance de course, le week-end dernier, j’ai réalisé à quel point je tiens pour acquise cette action vitale, innée, qu’est celle de respirer.
Étrange réflexion, hein?
Je t’explique mon cheminement mental. Depuis que je suis retournée au travail, il y a plus de deux semaines, je dois porter un masque de procédure (le fameux masque bleu et blanc porté par les médecins et les dentistes, entre autres) et des lunettes de protection ou une visière.
Pourquoi? Parce que je travaille auprès d’enfants de deuxième année et que c’est la marche à suivre déterminée par le ministère.
Je suis loin de m’en plaindre, mais il serait faux de dire que je trouve cela plaisant. Par contre, je ne passe pas mes journées à chialer contre ces mesures d’abord parce que je n’en ai pas envie, je n’en ressens pas le besoin. Ensuite, pour ne pas pourrir la vie tomber sur les nerfs de mes collègues ou de mon entourage et enfin parce que ça rendrait mes journées encore plus pénibles que d'y accorder autant d'énergie. Ça sert à quoi, au final? À rien!
Ma semi-montée de lait est terminée. Ça m’a fait du bien.
Maintenant, je reviens à mes moutons. Donc, tous les jours, je porte mon masque de procédure et mes lunettes de protection. Et c’est lorsque j’ai retiré le tout, en sortant du boulot après ma première journée de travail, que j’ai réalisé à quel point c’était bon de respirer de l’air pur et frais sans filtre.
J’ai retiré mon masque le sourire aux lèvres et je crachais la chanson de la Reine des neiges dans ma tête : LIBÉRÉEEEEEEE, DÉLIVRÉÉÉÉÉÉEEEE! Désolée. Cette chanson est la trame sonore de ma vie, je l’utilise trop souvent dans trop de situations.
Bref, respirer sans masque me faisait sourire, me donnait envie de gambader dans les prés et de sentir l’odeur des fleurs ou de l’herbe fraîchement coupée. Même du caca de vache, tiens!
Donc, quand je suis allée courir, samedi matin, il faisait beau. Tu sais, une journée parfaite en ce sens qu’il ne faisait ni trop chaud, ni trop froid. J’étais bien. Après ma séance de jogging, je marchais et je respirais à pleins poumons. C’est là que j’ai réalisé à quel point je tenais pour acquis que j’ai besoin d’air pour vivre. Que mon corps a besoin de respirer et que respirer librement, c’est un luxe que je ne savoure pas assez au quotidien.
Remercier la vie de me permettre de respirer tous les jours de l’air pur et frais, sans filtre. SANS FILTRE. Ça n’a pas de prix. J’avais le sourire aux lèvres, je me sentais bien, heureuse, en vie. Je me suis arrêtée et j’ai pris de grandes bouffées d’air. J’étais même en train d’essayer de saisir les subtilités qui s’y cachaient un peu comme le fait un sommelier qui goûte un vin.
Je devais être buzzé pour avoir juste trop respiré…haha!
Depuis, tous les jours, j’ai énormément de reconnaissance envers ce processus corporel magnifique, impressionnant. Je trouve que l’humain est complexe et beau à la fois. Qu’il réalise de merveilleuses choses qui nous permettent JUSTE d’être en vie, un cadeau qui, sans air, ne nous serait pas offert.
Alors, pourquoi ne pas prendre quelques minutes pour t’arrêter et constater que respirer sans filtre, c’est bon en maudit!
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