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Valérie Bidégaré

Raconte-moi une histoire


Mes enfants ne sont pas différents des autres. Certains jours, la charge de leur batterie ne semble jamais s’épuiser, ils se chicanent, se chamaillent, ne respectent pas les consignes, sont énervés voire tiltés, ne finissent pas par s’endormir le soir, ne s’endurent pas les deux fesses collées ensemble au point de ME se taper sur les nerfs, font du chichi aux repas, se font mal et j’en passe.

Sauf qu’il y a des jours où ils ont des comportements exemplaires et où je me félicite de faire preuve de constance, d’être un peu moins flexible, un peu plus rigide parfois et de leur donner des conséquences quand ils ont un comportement un peu moins top parce que c’est ça la vie, tu ne peux pas toujours faire ce dont tu as envie au moment où tu en as envie. En tout cas, à la maison, ici, c’est comme ça!

Et ça fait en sorte qu’on espère éduquer des petits humains dont on sera fiers plus tard, puis ça, je n’en doute pas. Je suis déjà fière de voir comment ils sont intelligents, curieux qu’ils aient une soif d’apprendre et de partager ces apprentissages par la suite, qu’ils soient respectueux, qu’ils deviennent de petits grands humains adorables, drôles, attachants, dont je ne peux me passer.

J’essaie de leur transmettre ces valeurs qui sont chères à mes yeux et j’essaie surtout de leur faire réaliser à quel point ils sont chanceux de “s’avoir” tous les trois. Parce que la famille, après la santé, c’est ce qu’il y a de plus important. Je souhaite qu’ils soient toujours là les uns pour les autres dans les meilleurs comme les mauvais moments. Qu’ils traversent les épreuves, ensemble, main dans la main, plutôt que l’un contre l’autre, qu’ils soient capables de se réconcilier après leurs chicanes et qu’ils réalisent au final qu’ils s’aiment GROS COMME ÇA, que ça arrive de se taper sur les nerfs, mais que lorsqu’on est séparé de sa fratrie, on trouve le temps long et on s’ennuie parce qu’on partage une complicité qu’on ne partagera jamais avec les autres.

Ce soir, quand je suis allée border mes garçons, je les ai retrouvés dans le lit de mon garçon du milieu. Les trois, blottis sous les couvertures, dans son lit. Ils étaient collés les uns contre les autres et mon plus grand se trouvait au milieu, avec des livres. Il faisait la lecture à ses frères. C’est lui, ce soir, qui racontait l’histoire. Ça, c’est une image que grave dans ma tête et quand ça va moins bien, je ferme les yeux et je visionne ces photos imprégnées dans ma mémoire. J’avais les larmes aux yeux. J’étais fière et je me suis dit que je ne m’en tire peut-être pas si mal, finalement.

J’ai même perdu mon titre de « raconteuse » d’histoires parce que maintenant, on réclame mon plus vieux avant l’heure du dodo. TSE, c’est bien plus cool quand c’est ton frère qui te fait la lecture, hein?

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