Courir sous la pluie, tu as déjà essayé?
Quand j’ai débuté la course à pied, je ne sortais que lorsque la température était de mon côté ça veut dire lorsqu’il faisait beau, mais pas trop chaud, nuageux, mais pas de pluie, pas de vent et surtout pas de neige.
Pour sortir de sa zone de confort, on repassera, mais bon, c’était normal, je débutais et je voulais mettre toutes les chances de mon côté.
Depuis trois ans, je cours 365 jours par année. L’hiver, je sors mes crampons et tout mon arsenal. Je cours même lorsqu’il fait -35°C. Ça augmente le degré de difficulté, ça travaille différemment et, une fois le printemps revenu, je cours comme une gazelle. Ça me semble si facile.
La seule chose qui me rebutait vraiment, c’était la pluie. Comme si de sortir et de savoir que j’allais me faire tremper de la tête aux pieds ne me plaisait pas plus qu’il ne le faut.
Bon, on s’entend que ça n’a rien de sexy pour deux sous, là. Et c’est loin d’être motivant. Cela dit, cet été, il y a des périodes où la chaleur était plus intense et où je devais courir tôt le matin sinon c’était intolérable. Je me suis même surprise à prier pour que la pluie vienne me rafraîchir un matin où la température, avec le facteur humidex, dépassait les 30°C. J’allais mourir, c’est certain.
Bien mes prières ont été entendues parce qu’un bon matin, une averse de fou est tombée environ 10 minutes après que j’aie quitté la maison. Et tu sais quoi? Je me suis mise à rire. Comme une gamine qui saute à pieds joints dans une flaque d’eau et qui éclabousse tout le monde autour à commencer par elle-même.
La pluie tombait en fou. Elle giflait mon visage et je me suis mise à courir plus vite. Je me sentais vivante. Je courais avec le sourire aux lèvres. Je m’amusais tellement. J’étais détrempée, mais heureuse. Je ne sais pas ce qui s’est passé, cette journée-là, mais ç’a été une de mes meilleures courses sur le plan de la performance, mais dans ma tête aussi. C’est comme si la pluie avait chassé toutes mes pensées négatives à grands coups d’eau. Il ne restait que moi, la pluie qui fouettait mon visage, le vent et la course. Le moment présent, quoi!
Je suis arrivée à la maison essoufflée, détrempée et crampée bien raide. Je ne pouvais pas retirer ce sourire de mon visage. C’est fou comme lorsque tu te campes les pieds dans le moment présent, tu réalises à quel point tu es vivante, chanceuse d’être en vie et heureuse de l’être. Mes garçons me regardaient étrangement et m’ont dit : « Maman, tu es toute mouillée. Ça va? ». Et moi de rire et de leur dire que ça allait bien, même très bien.
Je me suis séchée avec une serviette et j’ai lavé mes vêtements trempés. J’ai réalisé que je n’étais pas morte d’avoir couru sous la pluie. Je n’avais pas fondu. Au contraire, ça m’avait plu. Et parce que je ne suis pas faite en chocolat, maintenant, même s’il pleut, lorsque j’ai des fourmis dans les jambes, dans les pieds et que j’ai envie d’aller courir, j’y vais. Comme ce fut le cas aujourd'hui. Je fais un beau pied de nez à Dame nature et je vais courir sous la pluie. Et comme une gamine, je cherche les flaques d’eau pour sauter à pieds joints dedans. Ça éclabousse partout et ça m’amuse. Ça me fait rigoler.
Courir sous la pluie, ça te fait oublier tous tes soucis d’adulte et retrouver ton cœur d’enfant. Ça peut sembler ridicule, mais c’est l’effet que ça me fait. Je comprends mieux mes enfants, maintenant. Essaie-le, pour voir. Tu n’es pas faite en chocolat, toi non plus. Va jouer dans l’eau et retrouver ton cœur d’enfant qui se trouve quelque part dans une flaque d’eau.
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