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Valérie Bidégaré

MAMAN…UN « SPORT » DANGEREUX?

Depuis que je suis maman, j’ai l’habitude de soigner les petits bobos de mes garçons.

Une lèvre fendue, un genou éraflé, une prune dans le front, une chute dans les escaliers et j’en passe.

Par contre, je n’aurais jamais pensé me retrouver sur le banc des blessés en jouant avec mes enfants. C’était en mai dernier. Il faisait beau et chaud. Nous profitions de la belle température de fin de journée à l’extérieur. Nous étions dans le module de jeux et je m’amusais avec les enfants alors que papa venait à peine de revenir du travail.




Je ne me souviens plus à quel jeu nous jouions précisément, mais nous avions du plaisir mes deux plus grands et moi pendant que bébé explorait le module.

Je me suis assise sur l’une des bûches de bois qui sert de siège pour les enfants dans l’aire de jeux. Je rigolais avec eux jusqu’à ce que mon bébé empoigne une grosse branche d’arbre que l’un de ses frères avait rapportée de notre promenade dans le bois un peu plus tôt dans la journée.

J’avais promis, lorsqu’il ladite branche a été déposée près du module de jeux, avant le dîner, de la faire disparaître pour éviter qu’un des garçons n’attaque sauvagement l’un de ses frères, mais j’ai oublié.

Donc, bébé a empoigné la branche au moment où je me suis penchée pour ramasser un jouet qui se trouvait devant moi. Une balle qu’un des plus vieux m’avait lancée, je crois. En me penchant, bébé a donné un pas pire swing à la branche qui a terminé sa course sur mon visage.

J’ai eu le souffle coupé pendant quelques instants. J’ai vu des étoiles. J’étais sans mot et je ne réalisais pas du tout ce qui se passait. J’avais le tournis. Je cherchais à comprendre où la maudite branche m’avait frappée jusqu’à ce que le mal se diffuse à retardement au niveau de mon nez, de mes joues et de mon arcade sourcilière. J’ai eu à peine le temps de lever les yeux pour apercevoir les visages horrifiés de mes trois garçons.

J’ai compris pourquoi quand j’ai senti la mare de sang se mettre à couler. Euh, c’est parce que j’ai une phobie du sang, là. J’avais les jambes faibles, je me sentais mal, j’avais le shake et je pleurais comme un bébé par le mal et à la vue du sang. Bravo pour le contrôle maman!

Je me suis dit que ça y était. J’avais le visage défiguré. Mon bébé venait de m’arracher le nez ou du moins le casser. Genre qu’il devait tenir par un petit fil de chair et que le reste était en lambeaux.

Non, non, je ne paniquais pas DU TOUT. Je ne faisais que m’imaginer des scénarios CATASTROPHES. Mon chum est arrivé en courant. J’ai demandé à mon plus vieux d’aller chercher des mouchoirs à l’intérieur, quelque chose, mais il était figé, terrorisé, de me voir pisser le sang et pleurer ma vie assise sur une bûche de bois. Tu peux t’imaginer la scène et rire. C’est d’ailleurs ce que ma mère et ma soeur ont fait quand je les ai appelées pour leur raconter. Merci pour la compassion!

J’étais incapable de me lever sur mes jambes. C’est clair que j’allais m’effondrer. Mon chum est allé chercher un linge humide et a commencé à me nettoyer le visage. Il a vu que rien n’était cassé et que ça semblait être au niveau du cartilage. J’avais le nez un peu croche à cause du coup à la Barry Bonds que mon bébé de deux ans m’a infligé.

J’ai réussi à me calmer et à me lever tant bien que mal sur mes jambes pour me rendre dans la maison, les mains, le visage et les vêtements tachés de sang. Je me suis nettoyée et j’ai osé regarder mon reflet dans le miroir, un œil ouvert et l’autre fermé. J’avais la chienne. Bébé lala. J’avais le nez enflé. J’avais mal au crâne, mal à la face, mal au nez, mal à la vie! Et bien de la difficulté à respirer.


J’ai englouti des anti-inflammatoires, j’ai pris un sac de glace et je me suis allongée sur le divan. La journée a pris fin abruptement. J’ai callé malade. Papa a cuisiné, ce soir-là pendant que mes enfants me soignaient. Docteur maman s’était transformée en maman blessée. Mon bébé me collait et me donnait plein de bisous. Je pense qu’il se sentait coupable même si ce n’était qu’un bête accident. Pauvre petit chat.


Je n’ai pas été d’une grande aide pour le reste de la journée. J’ai tenté de survivre sur le divan jusqu’au dodo en priant pour que mon nez ne reste pas croche et enflé. Pour qu’il redevienne comme avant et que je n’ai pas besoin d’aller consulter.

Ça aura pris une ou deux journées, mais depuis, il est demeuré sensible à tout.

Jamais je n’aurais cru que devenir maman est un sport dangereux. En tout cas, je songe à inscrire mon bébé au baseball, il a un talent inné.

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