Lundi, j’ai recommencé le travail après un arrêt de six mois en raison du confinement imposé par la COVID-19. Comme je l’attendais ce moment-là.
Il faut dire que six mois de confinement avec trois garçons âgés de 2, 4 et 7 ans en plus d’un chiot de 5 mois, c’est loin d’être de tout repos.
Il y a des journées où à peine 20 minutes après s’être levés, j’avais déjà géré sept conflits, trois crises de bacon et empêché deux batailles.
Tu sais, quand, découragée, tu prends ta première gorgée de café en évitant un toutou volant et que tu te demandes si tu ne devrais pas retourner te coucher pendant que le chien gère les enfants!
J’étais épuisée de régler des chichis de petits humains. D’être confinée entre quatre murs. De ne socialiser avec personne d’autre qu’un écran d’ordinateur. De ne pas avoir de projet personnel stimulant parce qu’on va se le dire, faire un papillon avec un rouleau de papier de toilette et des cure-pipes, c’est chouette, mais ça fait son temps.
Et certains jours, simplement tenter d’aller faire pipi pendant 45 secondes sans qu’une bombe explose dans le salon relevait d’un exploit identique à celui de courir ses dix premiers kilomètres officiels.
Give me a break pandémie de crotte!
Alors quand mon conjoint arrivait du boulot, le soir, en me disant qu’il était fatigué, j’aimais mieux ne rien lui répondre. On se comprend les mamans ? Bien sûr, certains jours c’était le parfait bonheur, mais il ne faut pas se leurrer. Être sept jours sur sept ensembles à la maison pendant six mois…ce n’est pas rose tout le temps. Même les enfants en avaient marre d’être avec maman. Oui, oui! Ils me l’ont dit!
Mais je suis loin de me plaindre, parce que j’ai tout de même vécu des moments historiques, uniques, privilégiés. Et le plus ironique dans toute cette histoire, c’est que lundi, je suis retournée au travail. J’étais certaine que je claquerais la porte et partirais en courant jusqu’à la voiture de peur de me faire rattraper par un enfant ou que l’un d’eux s’accroche à ma jambe. J’aurais fait crisser les pneus de la voiture en démarrant, le sourire aux lèvres, en faisant un gros « BYE LÀ » par la fenêtre avec, comme trame de fond, la chanson de la Reine des neiges (Libérée. Délivréééééé)!
Finalement, je suis partie au travail sobrement avec la gorge nouée et les yeux dans l’eau. Il faut dire que la veille, avant de me coucher, je suis allée border les garçons et je pleurais à l’idée de les quitter et de partager moins de moments avec eux au quotidien (que je suis ridicule).
Je suis revenue à la maison vers midi, lundi. Les enfants se sont jetés dans mes bras en criant « maman » comme si ça faisait trois semaines qu’on ne s’est pas vus.
Puis, lorsqu’on a dîné, mon plus vieux m’a avoué qu’il était triste que je sois retournée au travail alors que mon garçon du milieu « m’a beaucoup trop manqué » pour reprendre ses mots.
Et moi, j’avais ENCORE les yeux dans l’eau parce que OUI, JE ME SUIS ENNUYÉE. Après le repas, on s’est blottis sur le sofa, avec une couverture, et parce que le temps était gris, on a visionné un film, collés les uns sur les autres avec le chien.
Et c’est là que je me suis dit que finalement, même si c’est épuisant et que je courrais sur un moyen temps, j’étais bien en confinement avec ma tribu.
Comments