Le jour où tu t'es fracturé le coude

Je vais me rappeler du 1erdécembre 2020 fort longtemps.

Ce mardi devait en être un fort chargé entre le boulot au service de garde et les suppléances. J’ai suis partie à 7h00, après avoir discuté des bêtises réalisées par les lutins, qui viennent de refaire leur apparition pour le temps des Fêtes, avec les garçons.

J’étais motivée, prête et bien heureuse dans mon cœur. Tout se déroulait comme prévu jusqu’à ce qu’à 11h28, deux minutes avant que la cloche ne sonne et que je n’entre dans le local accueillir les cocos, le service de garde de mon garçon de 4 ans m’appelle. Ton instinct de maman sait tout de suite que quelque chose cloche, mais quoi.

J’ai décroché. La technicienne m’a demandé si j’allais bien. J’ai répondu oui. Elle m’a ensuite dit que ce n’était pas le cas de mon garçon, Louis-Félix.

Bon, tu te demandes s’il a été malade, s’il fait de la fièvre, s’il a mal quelque part. Sauf qu’elle te dit que ton fils tentait de monter les marches du module de jeux avant de tomber sur son bras gauche qui est en très mauvais état. Qu’il pleure sans arrêt et qu’il semble souffrir vraiment beaucoup.

Mon cœur de maman a fait plusieurs bonds. Mon pauvre minou. Et là tu appelles papa et tu fais des pieds et des mains pour conjuguer l’horaire de maman et de papa afin de répondre à cette urgente situation.

J’ai donc pu quitter pour aller chercher mon garçon à l’école. Quand j’ai vu son bras, j’ai su que ça n’irait pas. En fait, il avait le coude carrément déplacé vers le côté avant du bras. Une bosse énorme s’y dressait. Et il pleurait mon pauvre minou. Je l’ai serré fort dans mes bras pour le consoler en lui murmurant à l’oreille que ça irait parce que maman est là.

On a pris la direction de l’urgence. Ça n’a pas été très long. Nous n’avons pas attendu plus de 3 minutes avant d’être vus par le médecin qui lui a demandé de se placer debout, les deux bras le long du corps et quand tu entends le docteur dire : « Ouin, madame, juste à regarder comme ça, je vous jure que ce n’est pas beau du tout et que ça n’augure pas bien », ça te RASSURE sur un moyen temps.

Il a tenté de détendre l’atmosphère en disant à mon fils, à la blague, qu’il s’était pété la gueule solide, mais Louis-Félix n’avait pas envie de rire. Il était blanc comme un drap. Le médecin lui a dit de s’asseoir et il m’a dit que notre fils était très tolérant à la douleur parce qu’il devait souffrir le martyre. On a été amené illico en salle de radiographie où on a photographié le membre blessé sous différents angles.

Résultat : il a une luxation, TSE genre que des bouts de ton membre sont rendus à un endroit où il ne devrait pas, et une fracture.

Dans le sac à bobo, on a pigé le pire de nous dire le doc qui a ajouté que le pire des scénarios s’est produit. Non, mais tant qu’à faire les choses, autant ne pas les faire à moitié ;)

On devait amener notre fils en salle d’opération sauf que ça a pris l’expertise du CHU de Québec devant la complexité de la blessure. Finalement, on a fait un plâtre temporaire à Louis-Félix qui devra être vu à deux reprises cette semaine. Une première fois pour analyser la blessure et ce qu’on doit faire comme chirurgie puis une seconde fois pour l’opération. Après quoi, lorsque les morceaux seront replacés au bon endroit, on pourra apposer un plâtre pour réparer la fracture.

Juste écrire ces lignes me fait mal dans le corps. J’aimerais tant prendre la souffrance de mon fils sur mes épaules. Et je déteste tellement l’idée que mon fils devra être endormi puis opéré. Je sais, je suis nulle de même, mais ce sera la première fois qu’un de mes enfants subira pareil sort et je n’aime pas du tout.

Et je le regarde aller et je me dis qu’il me donne, encore une fois, une excellente leçon de vie parce que malgré la douleur, il ne se plaint pas, il fait ça comme un grand champion international de course.

Son grand frère prend soin de lui. Quand mes deux autres garçons sont arrivés, ce soir, ils se sont dépêchés d’aller lui faire des câlins et des bisous. Ils sont collés sur lui et l’aide dès qu’il veut quoi que ce soit. Il a même été nourri au souper. Ça là, ça me fait monter les larmes aux yeux. Ça me rend bien fière de mes garçons. Je trouve ça beau, magnifique, merveilleux. L’amour fraternel. Oui, parfois ils veulent se battre, s’arracher les cheveux de sur la tête, mais au fond ils s’adorent et comme l’a si bien dit mon plus vieux, ça fait « beaucoup, beaucoup, beaucoup de peine quand un frère est blessé ».

Maintenant, je prie simplement pour que le 1erdu mois ne soit pas représentatif des trente autres jours à venir parce que…ouf!