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Valérie Bidégaré

LA FORCE DE DEMANDER DE L’AIDE


Demander de l’aide est loin d’être un signe de faiblesse, bien au contraire. Ça prend de la force, du courage et cette détermination de vouloir améliorer une petite parcelle de nous ou encore une situation en particulier.

Personnellement, j’ai déjà consulté à quelques reprises lors de moments moins évidents de ma vie. Ce sera le sujet d’un prochain billet.

Ce dont il est question, ici, c’est d’une maman qui a demandé l’aide d’une professionnelle pour lui fournir les outils nécessaires afin de bien accompagner, bien encadrer ses enfants.

Et tu sais quoi? Il n’y a pas de mal à cela.

Mes enfants, je les adore et j’avais instauré une routine efficace qui, après la période des Fêtes, portait vraiment ses fruits. Ça allait bien. Sauf que le confinement est venu un peu jouer les trouble-fête.

Au début, ça se passait relativement bien parce que nous étions tous les cinq à la maison alors on tentait d’être constants dans notre routine si ce n’est qu’il n’y avait plus de garderie et d’école. Le reste ne changeait pas vraiment.

Puis, papa a repris le travail et je me suis retrouvée maman solo la plupart du temps. Résultat? Il y a certains jours où j’étais débordée, épuisée et ça ne s’est pas amélioré avec l’arrivée de Gustave.

J’ai donc lâché prise sur bien des choses pour acheter la paix en me disant que bah, demain, je resserrerai la vis davantage. Le hic c’est que le lendemain, j’étais tout aussi épuisée et dépassée. En fait, ça ne cessait de croître alors je ne resserrais jamais la vis, je lâchais prise sur de nouveaux éléments. C’est devenu un joli petit chaos dans la maison. Mes enfants étaient incapables de jouer plus de trois minutes ensemble sans se chicaner ou se faire mal. Le respect des consignes…quel respect des consignes? Le chien énervait les enfants et les enfants énervaient le chien donc c’était la tempête. La routine dodo était interminable alors que mon seul souhait était de me reposer et dormir.

Impossible que mes enfants soient assis les deux fesses sur leur chaise aux repas et par-dessus le marché, ils se sont mis à être méchants verbalement. Et je ne sais sincèrement pas comment cela s’est produit. Je pourrais rougir, avoir honte d’en parler, mais non parce que je suis certaine que je ne suis pas la seule à qui ce genre de situation est arrivée. Simplement, on n’en parle pas parce que dans un monde où les gens sont en constante recherche de perfection, où ils souhaitent atteindre des standards parfois démesurés et faire bonne figure dans toutes les sphères de leur vie, c’est assez mal vu d’avouer qu’on échoue à un moment où un autre à certaines tâches.

Sauf que l’avouer ne fait pas de toi une mauvaise mère. Au contraire. C’est savoir reconnaitre ses moments de faiblesse pour mieux se retrousser les manches et planifier ton retour en force plutôt que de jouer à l’autruche.

J’ai donc contacté une éducatrice spécialisée qui est, tu sais, une nanny à domicile. Elle se déplace chez toi pour venir t’observer avec les enfants dans ton quotidien.

Bon, j’avoue que j’étais hyper stressée et que j’avais peur d’être jugée fois mille. Je me disais qu’elle allait penser que j’étais une mère horriblement incompétente. Maudite culpabilité de crotte.

Finalement, ça s’est bien passé. On a discuté, elle a aussi jasé avec les enfants et elle a pris des notes, beaucoup de notes. Elle est revenue deux jours plus tard avec différentes propositions de routine et des plans d’intervention pour des situations moins évidentes à gérer comme les crises de mon garçon du milieu pour ses vêtements parce qu’il refuse de porter un chandail et un pantalon qui ne sont pas de la même couleur. Ça prend de l’uni, tout le temps. Je t’épargne les détails des crises de bacon interminables le matin.

Après son départ, j’ai choisi la routine qui collait le mieux à notre situation et je l’ai mise en application tout comme les plans d’intervention. Tu sais quoi? Ce sont bien souvent des choses qu’on a ou avait déjà mises en application à un moment ou un autre comme maman, mais parfois, par épuisement, dépassement ou autre, on s’égare et on a juste besoin de cette petite tape sur l’épaule, de ce petit coup de main pour nous redorer un peu l’estime maternelle et nous permettre de respirer un peu.

C’est l’effet que ça m’a fait. Une tonne de briques en moins sur les épaules. Elle est revenue la semaine dernière pour observer les changements après deux semaines de mise en pratique et elle a constaté comme ça a porté fruit et comme l’ambiance dans la maison est plus sereine, moins tendue.

Je le ressens et les enfants aussi. Je ne te dis pas que ça a été facile. J’en ai bavé quelques jours. J’ai eu droit à des crises, à des hurlements, à des coups de pied dans les portes, à des « je ne t’aime plus maman » ou « tu es méchante, je te déteste » parce qu’ils ont vu que maman, cette fois, ne céderait pas pour acheter une paix qui n’en est pas une au final.

Je me sens en contrôle, je me sens mieux et surtout je suis fière d’avoir osé demander de l’aide. Mon souhait est qu’on lève les tabous à ce sujet parce que si on faisait taire un peu notre orgueil et qu’on demandait l’aide dont on a besoin, je pense qu’en tant que maman, on se sentirait beaucoup mieux. Il n’y a rien de mal à en parler, au contraire, on a tout à gagner. Ce n’est pas tout rose tous les jours et ça ne le sera jamais, ce sont des enfants, pas des statues de plâtre, je ne rechercherai jamais la perfection, par contre, je suis mieux outillée pour affronter les tempêtes plutôt que de me laisser emporter par sa force destructrice.

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