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Valérie Bidégaré

Encore des petites vies volées


Ce matin, en sirotant mon café, j’ai regardé l’actualité, comme je le fais tous les matins.

Sauf que cette fois, mon cœur de maman s’est serré très fort dans ma poitrine. C’est comme s’il avait arrêté de battre l’espace de quelques secondes. Encore une fois, la vie de deux jeunes enfants a été volée.

Le drame s’est joué à quelques pas de chez-moi, à Wendake. Comme si cette proximité faisait en sorte que ce terrible évènement me rentrait dedans comme une tonne de briques. J’avais les larmes aux yeux, la chair de poule.

Dans un passé pas si lointain, cela faisait notamment partie de mon quotidien de journaliste de couvrir des évènements tragiques comme celui-là. À toutes les fois qu’un ou des enfants étaient impliqués, ça me bouleversait, ça me renversait, ça me dévastait. En fait, il est difficile de décrire avec des mots toutes les émotions que je ressentais.

Ce matin, je m’expliquais encore très mal comment un individu pouvait s’en prendre à d’innocents petits garçons âgés de 2 et 5 ans. J’ai deux garçons de cet âge et un plus vieux de 7 ans. Je les regardais jouer naïvement dans le salon et j’avais la gorge nouée. Si quelqu’un venait m’arracher mes enfants, je ne crois pas que je pourrais y survivre. C’est d’une horreur sans nom. J’ai serré très fort mes enfants dans mes bras et j’ai tout de suite eu une pensée pour cette maman. Cette maman à qui on a arraché ce qu’elle a de plus précieux. Cette maman qui ne pourra plus serrer ses petits garçons dans ses bras. Cette maman et ces enfants qui n’ont en aucun temps demandé cela.

J’aurais envie de la serrer très fort dans mes bras, cette maman, même si je sais que ça ne l’apaiserait pas. Pour le moment, rien ne le pourra, mais juste lui offrir des bras dans lesquels pleurer jusqu’à ne plus en avoir la force.

Lorsque je suis allée courir, j’ai croisé les véhicules de police qui avait établi un périmètre de sécurité sur ce chemin que je foule au pas de course tous les jours. Je me suis arrêtée. J’avais des frissons. Je n’osais pas trop penser à ce qui se trouvait encore dans cette maison parce que ça me criss jette par terre. Autant ça me fait de la peine, autant ça m’enrage. POURQUOI?

Des petites peluches jonchaient le sol. Des gens s’arrêtent et j’entendais des couples dire : « Ça n’a aucun sens. Comme c’est dégueulasse. Ça ne se peut pas. » Et j’étais d’accord avec eux. Ce double meurtre est ignoble, horrible, dégoutant, d’une tristesse sans nom. C’est un scénario se produit beaucoup trop souvent, malheureusement. Et chaque victime en est une de trop.

Toute la journée, j’ai pensé à cette maman et ces petits trésors. Quand je suis allée border mes garçons, je les ai serrés très même trop fort dans mes bras. J’ai enfoui ma tête dans leurs cheveux en respirant leur odeur respective et j’ai versé des larmes. Mes bébés, parfois vous me faites rager, vous m’exaspérez, vous me découragez, mais vous êtes ce que j’ai de plus précieux au monde et jamais je ne vous échangerais pour quoi que ce soit. Ce soir, je réalise la chance que j’ai et je donnerais tout ce que j’ai pour permettre à cette maman, mais aussi à toutes celles qui ont vécu pareilles situations, qu’elles puissent serrer leurs enfants très forts dans leurs bras, elles aussi.

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