Comme parents, nous instaurons des règles de vie à la maison, qui s’ajoutent à celles des différents milieux fréquentés par nos enfants.
On s’attend à ce que nos enfants les respectent autant que les consignes qu’on leur donne au quotidien sans quoi il y a des conséquences.
Des conséquences qui varient d’une famille à l’autre.
Dans les derniers jours, je réfléchis beaucoup au fur et à mesure que je vois le nombre des cas de COVID-19 augmenter.
Notez bien que l’objet de mon billet n’est pas du tout de faire la morale à qui que ce soit, mais simplement de partager le fruit de ma réflexion.
Depuis mars, nous, les adultes, recevons des consignes que nous devons respecter en public ou à la maison. Et la conséquence du non-respect de ces consignes est un tantinet plus grave que d’être grondé et mit en retrait trois minutes parce que tu as lancé des cailloux en direction de ton frère.
Tu peux être infecté par la COVID-19 et être très malade. Oui, je t’entends dire que ce n’est qu’une grippe comme les autres, que certains n’ont pratiquement pas de symptômes, oui, oui, oui. Je sais tout cela. MAIS, tu ne sais pas dans quelle situation tu te trouveras si tu l’attrapes ou encore un proche de ta famille. Et tu sais encore moins les séquelles que tu pourras conserver TOUTE TA VIE.
On a demandé aux gens de porter un masque, des lunettes de protection et des visières dans certains cas, de se laver les mains fréquemment, de respecter les mesures de distanciation sociale et j’en passe.
Comme on demande à un enfant de s’habiller le matin, pour ensuite se nettoyer le bisou et les mains après avoir mangé. De mettre son cache-cou, son manteau, sa tuque et ses mitaines pour sortir par un matin de fin d’été frisquet. Ça se peut très bien que ton enfant chiale, fasse une crise de bacon, te demande pourquoi il doit mettre tout cela pour sortir, refuser de le faire et te faire rager intérieurement. Tu vas finir par insister jusqu’à ce qu’il obtempère.
À son âge, ce genre de réaction est normale. Par contre, une crise de bacon à 42 ans parce qu’on te demande de porter un masque dans les endroits publics et de te laver les mains, c’est encore plus exaspérant que chez un enfant. Nous sommes des adultes. Nous devons donner l’exemple à nos enfants et je pense que de s’insurger contre tout ce que l’on doit faire actuellement pour nous protéger et protéger les autres rend la situation encore plus pénible.
Est-ce que c’est plaisant? Bien sûr que non! J’aimerais donc bien mieux respirer librement et vivre comme avant. Sauf que tu sais quoi? Ça va venir et plus on coopère, plus ça va venir vite.
Ce lundi, dans la région de la Capitale-Nationale, nous avons basculé dans la zone orange. D’autres mesures se sont ajoutées et je ne sais pas pour vous, mais moi la menace de la zone rouge, celle qui nous fera revivre le confinement de mars, me fait bien peur. Je n’ai pas envie d’y retourner. Pas une miette. Parce que je pense à ma famille que je ne pourrai voir. À des gens qui, comme ma grand-maman, sont en CHSLD et dont le seul petit bonheur réside en la visite de ses petits-enfants et arrière-petits-enfants. Elle dit elle-même que la situation actuelle c’est « sa fin du monde ».
Moi, ça, ça m’arrache le cœur. Et ce qui me ferait encore plus mal au cœur, c’est de réveillonner seul, le soir de Noël. Parce que ça, ce serait d’une tristesse sans nom.
Alors, je me dis qu’on doit arrêter de se regarder le nombril un petit peu. Qu’on doit RESPECTER les consignes comme on l’enseigne si bien à nos enfants. Qu’on arrête de faire notre crise de bacon deux minutes et qu’on le porte notre masque, qu’on les respecte les mesures mises en place et qu’on se protège nous et les autres afin d’améliorer la situation et qu’on mange de la dinde et des atocas avec plus de six membres de notre famille.
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