S’il y a une chose que je ne croyais jamais faire pour mes enfants, c’est bien de leur couper les cheveux.
D’abord, parce que je n’avais ni le talent ou le temps pour cela. Ensuite parce que je n’en avais tout simplement pas envie.
Puisqu’il ne faut jamais dire jamais, la COVID-19 a commencé à faire des ravages en imposant une quarantaine et la fermeture de nombreux commerces dont les salons de coiffure à mon grand désarroi.
Deux options s’offraient donc à moi. Espérer que la quarantaine soit de courte durée et que je puisse prendre rendez-vous chez la coiffeuse pour mes garçons avant qu’ils ne ressemblent tous à des vadrouilles, ou alors me résigner à couper leur tignasse en attendant que…
Bon, j’ai quand même une certaine fierté et je ne voulais pas que mes garçons ramènent cette quasi défunte mode qu’est la coupe Longueuil. Je me suis donc procuré deux paires de ciseaux différents, une tondeuse et une cape.
J’ai visionné des tutoriels afin de savoir comment m’exécuter et j’ai procédé aux fameuses coupes.
L’HORREUR! Mes enfants se sont plaints que c’était pénible et que ça faisait MAL? Quoi? Entre ça et de la torture chinoise, il ne semblait pas y avoir une grande différence. Et mon garçon de deux ans se débattait tellement que papa a dû me venir en aide pour le maintenir sur la chaise pendant que je m’exécutais sauf qu’une de ses petites mains rapides s’est dirigée vers moi tentant de repousser le ciseau, mais a plutôt atterri sur la lame.
Il s’est mis à hurler alors que le sang coulait de sa petite main sous les regards horrifiés de ses frères. J’ai peur du sang alors j’avais les jambes en compote et je croyais m’évanouir. J’ai figé. Papa s’est donc empressé de le soigner et nous avons avorté sa séance.
Résultat : mes deux plus vieux avec l’air d’avoir une coupe style bol soit très courte en dessous et un peu trop longue sur le dessus avec une démarcation hideuse entre les deux. Du genre que je n’aurais pas payé un cent pour cela. Et mon bébé était blessé à la main (rien de majeur, je vous rassure) puis avait un côté de la tête où ses cheveux étaient longs et l’autre où ils étaient courts. MAGNIFIQUE! VRAIMENT!
J’avais chaud, j’étais détrempée, exténuée et même si je suis très orgueilleuse de nature, impossible de dire que c’était réussi.
Sauf que je dois être masochiste parce que malgré cela, j’ai récidivé un mois plus tard. Probablement l’orgueil de maman qui en avait pris pour son rhume. Je me suis dit que j’allais démontrer à mes enfants et surtout à mon chum que J’ÉTAIS CAPABLE, moi aussi. Après tout, il y a un tas de mères qui coupent les cheveux de leurs enfants.
Bien après six coupes, soit une par mois depuis mars, je commence à être presque bonne. Les salons de coiffure ont rouvert leurs portes en juin et je n’ai même pas pris de rendez-vous parce que j’ai réalisé que j’économisais presque 100$ tous les mois.
Bon, ça doit bien me prendre 1h30 de mon PRÉCIEUX temps pour tailler les tignasses de mes garçons en plus de devoir, à chaque fois, me battre avec eux, écouter leurs lamentations, leurs cris de désespoir et de douleur (sérieux) et j’en passe.
Ce n’est pas un moment que je qualifie de particulièrement agréable, honnêtement, mais bon, je n’en suis pas à un moment du genre près!
Et puisque c’est la rentrée vendredi, cet après-midi j’ai coupé les cheveux des garçons et on s’est obstinés tout le long de la séance. J’y repense et je souris. Peut-être que je leur tape sur les nerfs. C’est réciproque parfois. Mais je les aime et j’y mets tout mon cœur puis cette fois, j’étais fière du résultat et je serai fière qu’ils arborent de jolies tignasses bien coiffées lors de la rentrée, gracieuseté de maman.
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