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Valérie Bidégaré

Ces vacances douces-amères


Je roulais en voiture, aujourd’hui, lorsque j’ai entendu la chanson « 23 décembre » du groupe Beau dommage.


Et ce refrain qu’on connaît tous par cœur : « 23 décembre, joyeux Noël monsieur Côté. Salut ti-cul, on se r’verra le sept janvier. »


Habituellement, ça m’accroche un sourire. Un peu comme celui qu’affichent les enfants le dernier jour d’école, avant les vacances des Fêtes, parce qu'ils savent à quel point ils auront du plaisir pour les jours à venir. Cette année, mon sourire est légèrement brouillé de larmes.


Mercredi, c’était la dernière journée de classe à l’école, et donc, de boulot, avant deux jours de télétravail et d’enseignement virtuel.


Il y avait de la fébrilité dans l’air. Les enfants étaient excités. Moi aussi, forcément, parce que leur bonheur est contagieux. Puis, nous nous sommes souhaités de joyeuses Fêtes et les larmes me sont montées aux yeux. Solide.


Parce que cette année, les vacances ne sont pas aussi joyeuses qu’elles aient l’habitude de l’être. Et ce n’est pas juste en raison du fait que l’an passé, on se préparait à s’envoler vers Disney World, en Floride, le 27 décembre. Ce n’est pas mêlant, j’écoute certaines chansons de Noël et j’ai une énorme boule dans la gorge alors que je me retiens pour ne pas pleurer comme un bébé. Je suis pathétique comme cela, mais j’ai de la difficulté à digérer le fait que je serai loin de mes proches à Noël et au jour de l’an.


Qu’on ne partagera pas le même repas le soir du réveillon où nous avons l’habitude de danser, chanter, nous amuser, rigoler, festoyer, réveillonner quoi! Qu’on ne criera pas dans une même voix ce fameux décompte menant à minuit, le soir du jour de l’an, pendant que les enfants soufflent dans leurs flutes un peu cheaps et bruyantes achetées dans un magasin bon marché.


Je pense à toutes ces traditions qu’on ne pourra pas reproduire cette année et ça m’arrache le cœur. Puis, je me ressaisis un brin et me dis que je ne peux passer mes journées dans cet état d’abord et avant tout pour mes enfants puis aussi parce que je ne vais quand même pas sombrer dans une dépression pour cela.


Je souhaite sincèrement faire en sorte que ce Noël à cinq, dans ma petite bulle familiale, soit magique, féérique, inoubliable. Pour l’être, il le sera, au sens propre, mais au figuré, j'aimerais permettre à mes enfants d’avoir des étoiles dans les yeux, un sourire fendu jusqu’aux oreilles et le cœur heureux. Les regarder, fière et émue, et me dire qu’au final, c’est pas mal plus à nous qu’à eux que ce Noël 2020 fera mal. On sait comme la vie va vite et qu’elle ne tient qu’à un fil. Ces moments précieux sont volés à certains proches qui souhaitent plus que tout au monde les savourer en famille, mais qui en seront privés, cette année.


Nos enfants, ils auront du plaisir, ils croiront au père Noël, ils seront émerveillés devant leurs cadeaux même si mon oncle Roger et ma tante Georgette ne sont pas là pour leur donner des becs à pincette.


Et c’est pour cela que j’essaie de m’accrocher fort fort à cette pensée qu’est celle de voir ce que j’ai plutôt que ce que je n’ai pas.


Ce sera différent. On se verra, dans la rue, sur le perron, mais on se verra. On profitera de ces vacances pour se reposer. On aura le temps en masse de rester en pyjama toute la journée à boire des chocolats chauds, à regarder des films en famille, à aller faire des balades en traîneau ou encore aller glisser. On aura du temps à n’en plus savoir quoi faire. C’est le bon moment pour recharger ses batteries parce que l’an prochain, j’ai comme l’impression qu’on va enchaîner les célébrations à en avoir des cernes jusqu’au menton, non?

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