Lorsque j’ai appris que j’étais enceinte de mon troisième garçon, ce fut une surprise.
Bon, on s’entend que je sais comment se font les bébés, mais un autre enfant n’était pas dans les plans et nous agissions en conséquence alors ce troisième rejeton était un cadeau inattendu.
Une fois le choc passé, j’avais vraiment très hâte d’accueillir ce nouveau petit être dans notre famille. C’était clair que ce serait VRAIMENT le dernier, cette fois-ci. Parce qu’on va se le dire, trois garçons dans une maison, ça met BEAUCOUP de vie.
Tout cela pour dire que je savais que ce serait ma dernière grossesse, mon dernier accouchement, mon dernier tout, quoi! Alors je chérissais chacun des moments intensément. Et je ne sais pas si bébé le ressentait, sûrement, mais dès que Charles est né, j’ai su qu’il serait un bébé à maman. Tu sais, fusionnel à fond!
C’est le seul que j’ai allaité parce que ça a fonctionné naturellement sans même forcer la note. Tout de suite, comme cela, alors que pour les deux autres, ouf, aouch, non! Il avait besoin d’être dans les bras de maman, blotti contre maman, endormi près de maman. Je ne m’en plaignais pas parce que je trouvais cela SI mignon. Il n’y avait que maman qui pouvait le consoler. On était une team de feu!
Au début, c’est mignon, puis une fois les cernes descendus jusqu’aux joues parce que tu manques de sommeil, tu as une routine quotidienne mouvementée avec trois enfants, dont deux plus vieux qui réagissent au bébé, bien tu aimerais que Charles trouve parfois réconfort dans les bras de papa. Puis, quand il s’endort près de toi, tu oublies rapidement et tu te dis que c’est le dernier, autant en profiter.
Charles aura trois ans à la fin du mois et tu sais quoi? Il est, encore aujourd’hui, un bébé à maman. Ça s’est transformé en une étrange relation amour et haine. Il m’aime à la folie. Moi aussi, on s’entend, comme chacun de mes enfants, mais c’est encore maman qui parvient à le consoler et l’apaiser et personne d’autre. Il me fait des câlins si fort que parfois je crains d’étouffer. Le matin, il court vers moi pour me donner un câlin et des bisous avant mon départ en me disant, chaque jour, de façon super mignonne « tu vas me manquer, maman, OK »? Et je fonds à tous les coups. C’est comme un amour sauvage du genre tu m’appartiens…
Sauf que parfois, lorsque je lui refuse ceci ou cela, il devient super fâché contre moi. Il crie sa colère (ouin, on travaille la gestion des émotions, haha), il me pousse, me dit qu’il ne m’aime plus alors je tourne les talons pour l’ignorer et là, c’est la pire insulte de sa vie. Il court derrière moi pour que je le prenne dans mes bras, que je le console et le cajole. Il refuse que je le rejette. Et moi de me dire que c’est clair que mon enfant est bipolaire!
Même si sa routine du dodo ne se termine jamais, qu’il veut que je dorme avec lui chaque soir, qu’il redemande sans cesse des calins, des bisous et qu’il reste accrocher à mon cou, qu’il crie maman pendant tout mon bain simplement pour que je vienne replacer sa doudou et plus encore, quand je vois ses petits yeux qui brillent et son magnifique sourire lorsqu’il m’aperçoit et que je semble être sa 8emerveille du monde, je me dis que je l’adore mon bébé à maman et que le temps passe tellement vite que bientôt il m’enverra promener et ne voudra plus autant de mes bisous et câlins. Il ne rira plus de mes bouffonneries en me disant de sa petite voix mignonne « encore » et il ne trouvera plus mille et une astuces pour que je reste dans sa chambre plus longtemps. Alors, entre deux éclats de rire, je m’arrête pour immortaliser ces moments dans ma tête. Le moment présent me frappe de plein fouet et mon coeur me fait mal de bonheur.
C’est accaparant, parfois, un bébé à maman, mais c’est adorable tout à la fois. Ai-je dit que c’est mon petit dernier? Alors, autant en profiter.
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