Un bon matin, nous nous sommes réveillés et le monde dans lequel nous étions habitués de vivre a basculé.
Transformé par une pandémie, par la COVID-19. Ces scénarios qu’on ne voit habituellement que dans les films n’étaient plus que fiction, mais réalité.
Ça me frappe encore souvent de plein fouet quand je suis dans un magasin, par exemple, et que je fais mes emplettes, masque au visage et que j’observe tous les autres clients qui portent aussi le leur. C’est irréel.
Et il y a certains métiers qui te le rappellent plus que d’autres sur un moyen temps. Il suffit de travailler dans une école, par exemple, avec ton masque, tes lunettes de protection ou ta visière pour recevoir une belle claque au visage, tous les matins, gracieuseté de Mme COVID-19.
Un univers maintenant aseptisé avec un tas de mesures à appliquer. Et si ça cause, la plupart du temps, de sérieux maux de tête, il faut aussi penser aux enfants qui sont maintenant plongés dans une bulle de verre. Sauf que cette petite bulle de verre n'a plus ses légers petits flocons qui tournoient tout partout et la rendent si magique.
Une bulle qui les confine à leur classe respective la plupart du temps puis à des espaces prédéterminés en fonction de ton niveau et de ta classe. Et ne t’avise pas de sortir de cette bulle de verre parce que nous te rappellerons à l’ordre rapidement.
Je suis celle qui doit rappeler ton enfant à l’ordre. Lui demander de respecter les mesures mises en place. Et même si je sais à quel point c’est important pour l’enfant et l’entourage, ça m’arrache un peu pas mal le cœur tous les jours.
Ce n’est pas évident de vivre dans une bulle de verre où tu es quasi électrocuté si tu poses le petit orteil de l’autre côté. De vivre dans un univers scolaire de contraintes, de restrictions. De ne pas avoir le droit d’aller jouer avec ton meilleur ami qui est aussi en 3eannée, mais dans une autre classe, une autre bulle, alors que tous contacts inter bulles est interdits. D’organiser des journées pédagogiques dans un contexte où le matériel, les tables et les chaises ne peuvent être partagés.
De voir des enfants assis à une table, seule, le matin, au service de garde, en attendant de monter à sa classe parce qu’il n’a pas le droit de jouer avec les autres amis de même niveau que lui, mais d’une autre bulle de verre.
C’est d’une tristesse sans nom.
Chaque jour, j’arrive à la maison épuisée mentalement parce que c’est exigeant d’appliquer ces mesures au quotidien et de s’assurer qu’elles soient respectées. Et je me dis ensuite que ce n’est rien en comparaison aux enfants pour qui ont a volé une bonne partie de leur liberté d’enfant, de leur spontanéité.
Oui, ils s’adaptent, mais certains peinent encore à comprendre POURQUOI. Oui, c’est temporaire. Oui, c’est nécessaire. Jamais je ne dirai le contraire, je suis loin de me plaindre, mais tous les jours où je rentre au boulot, je réalise à quel point ce monde que je connaissais et aimais n’est plus le même. Je l’aime encore, mais je prie pour qu’il retrouve ses esprits rapidement et qu’un bon matin, je me lève avec cette impression que tout cela n’était qu’un bien mauvais rêve maintenant derrière nous.
Comments